http://fr.news.yahoo.com/rtrs/20080922/tts-onu-france-afrique-sarkozy-ca02f96.html

"Ne pas refaire les erreurs du passé en Afrique" Comment ose-t-il encore nous insulter ?
Si l'Occident avait de bonnes intentions et de bonnes pratiques concernant l'Afrique et les Africains, cela fait longtemps que nous le saurions !
Nous n'aurions pas été rétrogradés dans notre développement.
La relation imposée à l'Afrique et aux Africains l'a toujours été sur un tissu de mensonges abjects: Les mensonges économiques, les mensonges culturels, les mensonges de l'Histoire.
Nous ne pouvons ni ne devons accorder la moindre caution à cette énième manifestation du Mensonge.
Gilbert Léonard, Paris 23 septembre 2008 

"Ne pas refaire les erreurs du passé", serait une merveilleuse profession de foi si elle était validée ne serait-ce que par une seule décision différente prise au présent à l'égard de l'Afrique par la France et/ou l'Europe.Nicolas Sarkozy se pose encore une fois en grand donneur de leçons, qui plus est, de leçon de morale. 

La "dette" : divisée par 4, ou par mille, reste "la dette", d'un continent qui ne devrait avoir à supporter aucune forme de dettes à l'égard des pillards et cambrioleurs qui sillonnent ses chemins depuis trop de lustres, et n'ont jamais arrêté de le faire, même une fois "partis". Les brigands sont rentrés chez eux, mais le frigidaire du cambriolé leur appartient toujours, et il est ouvert à leur appétit 24h sur 24, sur contrat unilatéral. 

Il suffit d'une décision d'un dirigeant courageux pour effacer cette "dette" d'un trait de plume : ce dirigeant n'existe pas sous nos cieux occidentaux. 

Il ne faudrait pas : "enfermer l'Afrique dans le seule exportation des matières premières" ?Mais qui achète le pétrole (et l'uranium, et les diamants, et etc...) à des prix si misérables avec des contrats si juteux et sur de si longues périodes, que l'Afrique se trouve être le pays le plus riche en matières premières mais éternellement le plus lésé sur la rentabilité de ce qui lui appartient en propre ?

Cessons le pillage, rendons les rênes de la gestion des ressources à leurs propriétaires, et nous verrons bien que ce continent comme n'importe lequel autre, dès qu'on le laisse vivre et respirer en paix, démontrera sa créativité galopante et pourvoyeuse de rémunération, de "croissance", et de tout ce qui fait supposément marcher le monde du capital. 

Il faudrait un dirigeant qui ait le courage d'exiger de ses propres ouailles entrepreneuriales (Total, et consorts...) qu'elles cessent immédiatement de sucer le sang de cet ailleurs si méprisé, et qui démontre par la preuve un profond changement de direction, un respect lisible, une reconnaissance évidente dans les actes de la souveraineté de chaque état africain, de l'entier continent africain sur son sol, dans ses institutions, ses échanges, ses populations, sa politique, son commerce, etc... 

Il faudrait un dirigeant qui pose avec courage la question de la monnaie, et décide avec courage d'abandonner le Franc des Colonies, pour avoir enfin un jour le plaisir d'accueillir toutes ces nouvelles monnaies après avoir eu le cran de susciter et soutenir la liberté de leur existence. 
Un tel dirigeant, nous ne l'avons pas en Occident.  

Oser venir faire la leçon,  oser parler "de nouveaux bailleurs, qui sont par ailleurs les bienvenus", quand tout le monde sait pertinemment quelle panique saisit nos pauvres esprits gouvernants dès que l'on touche à leur pré carré, à leur terrain de jeu favori, ce lieu de tous leurs profits et exactions, ce terrain qu'ils considèrent comme leur bien à eux, ...
Mais tout le monde a dû s'esclaffer en sourdine à l'ONU, tant cette innocence aux mains pleines cache mal l'unique formule sincère de l'Europe envers la Chine à propos de l'Afrique : "Pas Touche !". 

Et qui est ce journaliste qui prétend " que la Chine convoite les matières premières de l'Afrique (oh quelle nouvelle neuve !) "en échange d'une aide accordée sans porter vraiment attention à la façon dont celle-ci est utilisée". Ah ! Bon ?

Parce que la France, elle, a porté une attention particulière à la façon dont ses généreux fonds étaient utilisés (des palais au lieu de routes, des limousines au lieu d'écoles,  ...)? 
Nous les Européens aurions fait preuve d'une gestion et d'un contrôle exemplaires ? 

Pendant ce temps là, oui, les Chinois construisent des routes: des vraies. Ca oui, ils le font, ils implantent dans le même temps leur population, en l'employant là à la place d'ouvriers africains, certes, et cassent les marchés du coin au passage en les saturant de tous leurs produits pas chers et  sans qualité , mais au moins la route sera là, n'est-ce pas ?  

Ce n'était pas quasiment ce même gouvernement du donneur de leçons qui désirait instituer historiquement le "rôle positif de la colonisation", en s'appuyant pour se justifier sur les "réalisations" de routes, d'hôpitaux, etc...? 
Alors, "multiplier l'aide sous forme de projets", bof, tu vois quelque chose à redire toi ?

Puisque c'est la chose que Mr Sarkozy s'efforce d'affirmer comme positive dans la colonisation, que ne laisse-t 'il la Chine la pratiquer ? 
Ou alors, tout ce raisonnement serait-il à revoir ? Oh que c'est ennuyeux !
Nous aurions eu tort ? Il faut le dire aux méchants envahisseurs chinois ?
Ils ne savent pas ce qu'ils font ?
Il faut un jour arrêter la plaisanterie et cesser de prendre les enfants du bon dieu pour des canards sauvages, comme on dit. 

Des décisions courageuses, exemplaires, qui lancent le mouvement d'une révolution de conscience, engendrant des changements véritablement bouleversants dans le champs des relations internationales, vers l'équité, la vraie, la liberté des peuples à disposer d'eux mêmes, la vraie, le dialogue, le vrai, le respect, le vrai, ...
ces décisions ne sont pas prises, elles ne sont pas mêmes en germe dans l'esprit de celui comme de ceux qui prétendent gouverner le monde en le précipitant à sa perte, qui plongent chaque jour plus de gens dans la souffrance par leur profond mépris de l'autre, et qui ignorent même ce mépris en eux tant ils l'ont intégré comme naturel, tant il leur est consubstanciel.  

Ce genre de papier journalistique vide de sens et d'analyse, qui ne rend compte que du plus petit bout de la lorgnette d'un monde pourtant immense et rond, n'est plus intéressant pour personne.  

L'Afrique a un seul problème majeur : le monde entier continue incessamment, permanemment, à décider à sa place de son destin présent et futur, et à relire à sa place son passé. 
A bon entendeur.
Claire Malbos, le 23 septembre 2008