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Chronique consternée d'une expulsion annoncée Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
Écrit par Patrick Savidan   
14-09-2005
Expulsions d’étrangers : Nicolas Sarkozy fait le forcing auprès des préfets pour en accélérer le rythme. Alors, forcément, relève Patrick Savidan, ça dérape...
Jeudi 8 septembre, à 19 heures, une femme somalienne et son nourrisson d’un mois ont été amenés au centre de rétention de Rouen, en vue de leur expulsion du territoire français, indique la Cimade (Service Oecuménique d’entraide). C’est sans doute pour encourager les individus à rester dans la légalité, que l’on aura décidé d’arrêter cette femme au guichet de la préfecture où elle s’était rendue pour faire renouveler le récépissé de sa demande d’asile.
Alors que la mère et l’enfant étaient jusque là logés à l’hôtel et suivis par les services sociaux, les services de la préfecture ont demandé leur placement dans un centre qui ne pouvait les recevoir dans des conditions satisfaisantes. Mais pourquoi s’arrêter à de tels détails ?
Cette administration ne doit-elle pas tout sacrifier à l’objectif qu’on lui assigne : expulser les étrangers coûte que coûte ? Là comme ailleurs (radiation des chômeurs, délinquance), il ne s’agit que de faire du chiffre.
Le journal Libération le confirme lorsqu’il rapporte que Nicolas Sarkozy a fait savoir à ses préfets qu’ils avaient, en ce domaine, une "obligation de résultats" ; qu’il avait fixé à 23 000 le nombre minimal d’expulsions pour 2005, et que les préfets devaient s’activer puisque, à la fin du mois d’août, il n’y en avait eu "que" 12 849 [1].
On se demande cependant : à quoi pense-t-on, tout en bas de la hiérarchie, quand, à 5 h 30 du matin, on expulse une femme et son bébé d’un mois ? A-t-on en tête une image de ce qui les attend ? Comment fait-on pour évacuer toute question quant à leur avenir ? Vers quoi les jette-t-on ? Est-ce une question qui se pose ?
Pour que l’immigration ait un sens, ne serait-ce que pour les immigrés eux-mêmes, il faut que les flux migratoires soient régulés. Peu nombreux sont ceux qui le contestent [2]. Mais en vertu de quelle aberration morale ce "service public", auquel nous sommes si attachés et qui, si souvent, demande à ce que nous le défendions, "notre" service public (en l’occurrence la Police aux frontières, qui dépend évidemment du Ministère de l’intérieur), peut-il en venir à considérer comme relevant des procédures normales "d’éloignement effectif des étrangers en situation irrégulière" le fait d’embarquer pour Roissy, sans ménagement, à l’aube, une mère et son nourrisson, en laissant derrière eux effets personnels, poussette et siège bébé (la voiture est trop petite) ?
On peut se demander à quoi pouvait donc bien penser l’agente de police qui, pendant le trajet, tenait dans ses bras l’enfant, alors que la mère de celui-ci est assise à ses côtés, menottée.
Peut-être se posait-elle la question de savoir si elle et ses collègues faisaient correctement leur travail. Car il faut bien le comprendre : tout ceci se prépare, s’organise, se planifie.
Enfin, le plus souvent ; parce que là, en l’occurrence, on avait bien pensé aux menottes, mais pas aux documents nécessaires pour l’expulsion (pardon : pour "l’éloignement effectif"). Bilan : retour au centre de détention (pardon : "au centre de tention").
La mère et son enfant ne seront donc pas expulsés. Pour le moment.
Il faut d’abord que tout le "nécessaire" soit réuni. Les menottes, la voiture, les fonctionnaires sont prêts ; il ne reste donc plus qu’à préparer les documents...
On le voit, le zèle à l’expulsion requiert aussi certaines compétences. C’est un métier.
Et, de temps en temps, on découvre même qu’il y a des règles à respecter.
On suppose que la hiérarchie de ces fonctionnaires saura toutefois être clémente : ils n’ont certes pas été très méthodiques dans l’application de la loi Sarkozy, mais l’esprit y était finalement [3].
Pour se donner peut-être le temps de relire cette loi sur l’immigration, les agents de la police aux frontières ont donc raccompagné la mère et l’enfant à l’hôtel d’où ils les avaient d’abord tirés, non sans avoir pris le temps de passer par le centre de rétention de Rouen pour récupérer les affaires de cette petite famille en sinistre transhumance dont le destin, banalisation aidant, ne semble pas émouvoir outre mesure l’opinion publique.
On s’habitue à tout, semble-t-il, y compris à ces formes d’indignités administrativo-politiques.
L’histoire ne dit pas si ces agents auront rappelé à cette mère de famille de ne pas oublier de se rendre à la Préfecture pour faire renouveler le récépissé de sa demande d’asile...
[1] Voir l’article de Libération, édition du 10 septembre 2005.
[2] Voir l’article de Louis Maurin : "Immigration : des quotas pour les plus pauvres" sur le site de l’Observatoire
[3] Pour une analyse de cette loi, voir la Commission des droits de l’homme.
Sur le problème des attestations d’accueil, voir cet autre article de l’Observatoire des inégalités
Dernière mise à jour : ( 18-11-2005 )
 
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La rade de Marseille menacée par la pollution


Depuis le 1er Février 2003, les Houillères du Centre Midi ont mis en panne les cages des puits et interdisent aux mineurs de descendre et de mettre en sécurité les installations.
11 stations intermédiaires de pompage se sont déjà arrêtées et des galeries se remplissent.
Par voie de conséquence, la mine se noie !

Il n’y a plus de visites obligatoires de sécurité et il est impossible de savoir si les capteurs, de grisou ou autres, fonctionnent.
Or, la galerie de la mer, une galerie de 14 km qui part du puits Gérard à Mimet, débouche dans les eaux du port de Marseille, près de l’Estaque.
Il est à noter que c’est là que Saint-Louis Sucre et la Somedith pompent l’eau pour leur production.
Quel va être l’avenir de ces entreprises puisque c’est par cette voie que s’écouleront toutes les eaux polluées si rien n’est très vite fait pour que l’ennoyage en cours ne devienne irréversible.
Les pollutions qui sont à craindre :
1) D’après les experts, les milliers de mètres cube qui se déverseront quotidiennement à Marseille seront fortement colorées par l’oxydation des sols et les métaux utilisés pour le maintien des galeries. Il y en a pour des décennies.
C’est ce qui se passe déjà dans les Cévennes au puits Destival fermé depuis 1993.
2) Si l’ »ennoyage » en cours se poursuivait, grâce à la collusion de fait entre services d’état (Préfecture et DRIRE) et les Charbonnages de France, d’autres conséquences seraient encore plus redoutables :
il reste en effet au fond, des dizaines d’engins miniers, des moteurs, des systèmes hydrauliques et électriques, des tonnes d’huile, des métaux lourds.
3) On vient également d’apprendre qu’il y a quelques années, de nombreux fûts suspects avaient été descendus au fond et murés dans des galeries abandonnées ; au moment même où la centrale de Gardanne, d’où venaient ces fûts, vidangeait le pyralène de ses vieux transformateurs !

En anticipant de 3 ans la fermeture de la mine de Gardanne, et en le faisant de la manière la plus brutale et expéditive, le gouvernement (« actionnaire unique »)et Charbonnages de France massacrent l’emploi et l’environnement.
Le Mouvement Ecologiste Indépendant (MEI) demande les raisons d’une telle prise de risque ? Des experts indépendants doivent continuer d’ étudier toutes les conséquences de l’ennoyage de la mine, accéder au fond et poursuivre les recherches en cours .
Il y a urgence à exiger maintenant des explications : la disparition juridique des Houillères du Centre Midi (prévue en 2004) et de Charbonnages de France pourrait intervenir avant que la pollution et autres conséquences environnementales de cette décision ne soient « trop » visibles.

Claire AYMES
Présidente MEI 13

 


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