Du chiffre et du spectaculaire |
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Écrit par Claire AYMES
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19-11-2005 |
Expulsion du squatt de la rue Henri Fiocca à Marseille
Ce matin vendredi 8 Novembre 2005, à partir de 5h du matin plusieurs dizaines de cars de CRS (entre 20 et 30) se sont déployés dans le quartier de la République à Marseille pour expulser le squat de la rue Fiocca L'immeuble, situé à quelques dizaines de mètres du vieux port de Marseille en Centre-ville, appartient à la société Marseille République (société immobilière où est notamment présent le fonds d'investissement américain Lonestar), qui gère une partie de la requalification de la rue de la République. Les occupants qui avaient des papiers se sont retrouvés sur le trottoir avec leurs affaires et ceux qui n'en avaient pas ont été embarqués dans des bus de la police. Se trouvaient à l'intérieur de ce squat 15 familles dont 7ou 8 sans papiers, et 20 à 30 jeunes célibataires . Tous les enfants étaient scolarisés dans les écoles du quartier... Personne ne sait ce que va être leur avenir scolaire et surtout pas la préfecture. Les adultes ont tous été embarqués les mains liées. Les familles ont été conduite dans un centre d'hébergement de Château Gombert en banlieue Est. 11 célibataires sans papiers ont été conduits dans les locaux du Commissariat central de Police, 8 seront certainement dirigés vers le centre de rétention d'Arenc de sinistre réputation, les mineurs ont été relâchés dit-on. Les militants présents sur place n'ont rien pu faire sinon protester aux cris de "A bas L'Etat policier" lorsque le Préfet est venu parader et tenir une conférence de presse, présentant cette démonstration de force policière disproportionnée, comme une quasi opération humanitaire menée « dans des conditions d'humanité et de dignité » (sic).
Il s’est bien gardé de préciser que cette opération de police impressionnante était réalisée alors qu’il était en contact avec des associations qui tentaient de résoudre le problème et que les relogements de certaines familles bien en règle avaient été obtenu. Aujoutd'hui tout est à refaire. Il s'agissait surtout ce vendredi matin, de faire une démonstration, en droite ligne des exigences de Sarkozy demandant aux préfets de faire du chiffre et du spectaculaire Pour 8 sans-papiers qu’est-ce qu’envoyer à la casse 15 familles et des enfants scolarisés ? Ce ne sont là que des dommages collatéraux. Claire Aymes Déléguée Europe Ecologie Paca
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