La rade de Marseille menacée par la pollution
Depuis le 1er Février 2003, les Houillères du Centre Midi ont mis en panne les cages des puits et interdisent aux mineurs de descendre et de mettre en sécurité les installations. 11 stations intermédiaires de pompage se sont déjà arrêtées et des galeries se remplissent. Par voie de conséquence, la mine se noie !
Il n’y a plus de visites obligatoires de sécurité et il est impossible de savoir si les capteurs, de grisou ou autres, fonctionnent. Or, la galerie de la mer, une galerie de 14 km qui part du puits Gérard à Mimet, débouche dans les eaux du port de Marseille, près de l’Estaque. Il est à noter que c’est là que Saint-Louis Sucre et la Somedith pompent l’eau pour leur production. Quel va être l’avenir de ces entreprises puisque c’est par cette voie que s’écouleront toutes les eaux polluées si rien n’est très vite fait pour que l’ennoyage en cours ne devienne irréversible. Les pollutions qui sont à craindre : 1) D’après les experts, les milliers de mètres cube qui se déverseront quotidiennement à Marseille seront fortement colorées par l’oxydation des sols et les métaux utilisés pour le maintien des galeries. Il y en a pour des décennies. C’est ce qui se passe déjà dans les Cévennes au puits Destival fermé depuis 1993. 2) Si l’ »ennoyage » en cours se poursuivait, grâce à la collusion de fait entre services d’état (Préfecture et DRIRE) et les Charbonnages de France, d’autres conséquences seraient encore plus redoutables : il reste en effet au fond, des dizaines d’engins miniers, des moteurs, des systèmes hydrauliques et électriques, des tonnes d’huile, des métaux lourds. 3) On vient également d’apprendre qu’il y a quelques années, de nombreux fûts suspects avaient été descendus au fond et murés dans des galeries abandonnées ; au moment même où la centrale de Gardanne, d’où venaient ces fûts, vidangeait le pyralène de ses vieux transformateurs !
En anticipant de 3 ans la fermeture de la mine de Gardanne, et en le faisant de la manière la plus brutale et expéditive, le gouvernement (« actionnaire unique »)et Charbonnages de France massacrent l’emploi et l’environnement. Le Mouvement Ecologiste Indépendant (MEI) demande les raisons d’une telle prise de risque ? Des experts indépendants doivent continuer d’ étudier toutes les conséquences de l’ennoyage de la mine, accéder au fond et poursuivre les recherches en cours . Il y a urgence à exiger maintenant des explications : la disparition juridique des Houillères du Centre Midi (prévue en 2004) et de Charbonnages de France pourrait intervenir avant que la pollution et autres conséquences environnementales de cette décision ne soient « trop » visibles.
Claire AYMES Présidente MEI 13 |